Les trois soleils de l’enfance : où naît la joie des tout-petits ?
- 3 mai
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Il suffit parfois d’observer un jeune enfant quelques instants pour se rappeler que la joie n’est pas une destination, mais un état d’être, une façon d’habiter le monde. Elle surgit sans prévenir, s’épanouit dans un éclat de rire ou un regard qui pétille. Et si on tend l’oreille (vraiment) on peut même entendre le clapotis intérieur d’un cœur content. Mais d’où vient cette joie si vive, si entière, si contagieuse ? Plongeons littéralement dans le cœur des tout-petits pour y découvrir ses trois grandes sources, aussi essentielles qu’un rayon de soleil au printemps.
1. L’amour qui rassure et enveloppe
Avant même de savoir marcher, l’enfant sait aimer. Il cherche des yeux ce visage familier qui le regarde avec tendresse, il tend les bras vers celui ou celle qui le connaît par cœur : sa figure d’attachement. C’est là que réside sa première grande source de joie : être en lien.
Dans un câlin du matin, un « coucou » rassurant au moment de la séparation, ou le simple fait de sentir une main chaude dans la sienne, l’enfant puise une joie fondée sur la confiance. C’est une joie profonde, stable, enracinée dans la sécurité affective. Quand il est vu, reconnu, accueilli dans ce qu’il est, l’enfant se sent digne d’exister. Et cela, pour lui, vaut tous les jouets du monde.
Ce bonheur d’être en lien ne demande rien d’extraordinaire. Un regard attentif, une chanson murmurée, un petit jeu de cache-cache dans les rideaux : tout devient fête si l’adulte est là, pleinement là.
2. Le jeu comme aventure du quotidien
Il y a, chez l’enfant, cette capacité rare à transformer une chaussette en marionnette, un carton en fusée, une flaque en océan. Le jeu libre (ou l'ennui) est sa manière de dialoguer avec le monde. C’est là que la joie explose, jaillit, rebondit comme une balle invisible.
Lorsqu’il joue, l’enfant invente, explore, expérimente. Il grimpe, se salit, construit, déconstruit, rit tout seul, parfois à gorge déployée, parfois avec sérieux, car jouer, c’est aussi une affaire très sérieuse ! Dans le jeu, il est roi et artisan à la fois, maître d’un monde où tout est possible. Et cela procure une joie qu’aucun adulte ne saurait fabriquer à sa place.
Un bouchon, une louche, un vieux téléphone : pour nous, des objets anodins, pour lui, des trésors d’imagination. Il faut le voir s’émerveiller de sa propre créativité. Le jeu n’est pas un passe-temps, c’est sa façon de grandir heureux.
3. La fierté d’y arriver « tout seul » ou la recherche d'autonomie
Il y a ce moment, unique, magique, où l’enfant accomplit quelque chose pour la première fois. Il réussit à enfiler sa chaussure. Il grimpe tout en haut du toboggan. Il verse son verre d’eau sans le renverser. Et là, un éclair de fierté illumine son visage. Il est capable. Il est autonome. Et cela, c’est une joie immense.
Contrairement à ce que l’on croit, les enfants ne veulent pas tout faire « vite », ils veulent tout faire eux-mêmes. Et même si cela prend du temps, beaucoup de temps, même si le pantalon est mis à l’envers, même si la cuillère déborde, cette autonomie-là est savoureuse. Elle donne un goût de victoire à l’ordinaire. C’est une joie enracinée dans la progression, dans le « je peux », dans l’estime de soi qui prend doucement racine.
Ce ne sont pas de grandes réussites aux yeux du monde, mais elles sont immenses dans le cœur d’un enfant.
Ces trois grandes sources de joie que sont l’amour partagé, le jeu libre et la conquête de l’autonomie sont les piliers d’une enfance épanouie. Et bonne nouvelle, elles ne coûtent rien, ne s’achètent pas, ne s’emballent pas sous plastique. Elles demandent juste du temps, de la présence et une dose de confiance.

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